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Ahmadinejad au Liban : une autre provocation ou une simple visite « amicale » ?

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Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad effectue actuellement une visite de deux jours au Liban. Il a, au cours des différents discours qu’il a adressés à la population, exprimé son soutien à la cause libanaise, en réemployant cette rhétorique toujours aussi antisioniste, comme lorsqu’il affirme que les « sionistes ne dureront pas longtemps ». Après tout, cette visite pourrait sembler normalement « logique », car finalement l’Iran joue son rôle de puissance motrice de la région, essayant de rassembler autour d’elle des pays « amis ». Le problème, c’est que cette visite s’apparente plus à un soutien non dissimulé au Hezbollah, toujours reconnu comme mouvement terroriste par la communauté internationale.

Les visites d’Ahmadinejad se sont bornées au Sud-Liban, là où le Hezbollah loge, et à deux pas de la frontière israélienne. Son discours de Bint Jbeil, fief du mouvement du Hezbollah en 2006, est symbolique. Le Président libanais, M. Slimane, n’a reçu que quelques minutes son homologue iranien. Le Premier Ministre, Saad Hariri, a quant à lui été purement ignoré par cette visite. Il faut dire que la tension est maximale actuellement au Liban, car la justice tente de mettre en lumière les responsabilités quant à l’attentat ayant tué le père de Saad Harriri, Rafic, en 2005. Le Hezbollah pourrait être fortement accusé de cet attentat.

Les communautés musulmanes du pays sont très partagées. Autant les chiites ont apporté un fort soutien au président iranien, autant les sunnites (de même que les chrétiens) y sont fort réticents. Ils craignent tout simplement que l’armement fourni au Liban par l’Iran ne serve qu’à autodétruire indirectement le pays. Et cela affaiblit encore plus la situation politique locale, mettant (une nouvelle fois !) en évidence la fragilité du gouvernement de M. Hariri. Le Hezbollah continue à faire pression sur le gouvernement, et le soutien apporté par l’Iran ne peut que servir ses intérêts. Reste à connaître la posture syrienne, qui a protégé, ces dernières années, le Hezbollah. Va-t-elle accepter qu’un autre pays (un concurrent en réalité) soutienne le Hezbollah ? Heureusement, la posture israélienne reste relativement en retrait sur le sujet, se contentant une fois encore de dénoncer l’antisémitisme d’Ahmadinejad. Il faut dire que les Israéliens n’ont cure des menaces d’Ahmadinejad : ils savent que, sur ce point là, la communauté internationale sera de leur côté.

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